L’usage détourné du protoxyde d’azote (N20) est un phénomène identifié depuis longtemps,
notamment dans le milieu festif. Il connait ces dernières années une recrudescence inquiétante chez les adolescents et les jeunes adultes, parfois en dehors de tout contexte festif.
En 2017, 25% des étudiants avaient consommé du protoxyde d’azote. En 2021, l’enquête EnCLASS (enquête nationale en collège et en lycée chez les adolescents sur la santé et les substances – OFDT) montre que l’usage à l’adolescence ne semble pas marginal dans la mesure où 5,5% des élèves de 3e disent en avoir déjà consommé.
Les signalements aux centres antipoison (CAP) et aux centres chargés de l’addictovigilance (CEIP-A) se multiplient. L’âge moyen des consommateurs est de 22 ans, mais 1 signalement sur 10 concerne un mineur. Depuis 2019, le nombre de cas évalués par les CEIP-A a été multiplié par 10 ; ceux mentionnant des complications neurologiques graves ont triplé entre 2020 et 2021 (atteintes de la moelle épinière ou des nerfs). Les sollicitations sur le site internet drogues-info-service.fr ont été multipliées par 10 en 4 ans.