SAVA : Sevrage Alcool Volontaire Accompagné

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Le Sevrage Alcool Volontaire Accompagné

Toutes les personnes qui ont un problème avec l’alcool ont fait, à un moment ou à un autre, l’expérience du sevrage. Parfois médicalisé mais le plus souvent spontané, rude et solitaire…

En dehors des situations ou une hospitalisation s’impose, le SAVA qui est un sevrage volontaire ambulatoire dans une structure de soin peut être initié très rapidement.

A la levée du confinement les structures de soins ambulatoires se sont ré ouvertes mais les files d’attente dans les services résidentiels, cures et post cures, n’ont été résorbées que bien plus tard. Certains patients sont restés longtemps en « stand-by ». Ils ont dû fréquenter assidument le CSAPA pour organiser leur admission. Pendant cette période on a observé une amélioration inattendue, spontanée de leur rapport à l’alcool, et tant qu’à faire, certains ont arrêté de boire.

 

7 jours sans boire…

Cette observation est à l’origine du SAVA qui est un sevrage volontaire ambulatoire dans une structure de soin.

 

 

Le SAVA peut être initié très rapidement

En dehors des situations ou une hospitalisation s’impose, le SAVA peut être initié très rapidement.

  • Le patient se rend tous les jours pendant sept jours dans la structure de soin ou il effectue son sevrage.
    Il reconduit donc sa décision tous les jours. Pendant ces sept jours il met sa motivation à l’épreuve. Il peut arrêter quand il veut.
  • Le sevrage est simple et court : il ne dure que 7 jours, il est indolore et sécurisé par la surveillance médicale quotidienne et la délivrance contrôlée des benzodiazépines (qui ne sont pas prescrites ici pour leur effet anxiolytique) agissent comme l’alcool sur le système GABA, elles jouent le rôle de Médicament de Substitution à l’Alcool (MSA) pour éviter le syndrome de sevrage.

Le sevrage « coup de pouce » : s‘il n’y a pas de dépendance physique l’Atarax*, le Baclofène*, l’Euphytose* peuvent suffire.

La prise de traitement de substitution aux opiacés (méthadone, buprénorphine) n’est pas une contrindication au sevrage. La consommation de cocaïne doit être suspendue avant et pendant le sevrage alcool. (« On pourra commencer le sevrage alcool dès que vous serez négatif pour la cocaïne »). Sevrage mixte. Le cannabis n’est pas rédhibitoire, le CBD peut avoir de l’intérêt.

Dans le SAVA, c’est le patient qui est à la manœuvre c’est pourquoi en dehors des contrindications médicales habituelles il n’y a, à priori, aucune raison de s’opposer à sa demande. Ce sevrage convient mieux à ceux qui ont besoin d’être actifs, qui ne veulent pas que le sevrage se déroule à la maison, au foyer, ou qui sont sans domicile. Même les patients dans une grande précarité et sans domicile peuvent bénéficier d’un sevrage accompagné.

Pendant cette période le patient peut faire le point sur sa santé, consulter d’autres professionnels de la structure (éducateur, psychologue, AS, thérapeute familial, participer à des groupes de soutien. Ces prises de contacts sont importantes pour la continuité des soins. En effet les patients sont souvent surpris par la facilité et la rapidité du sevrage. De fait le sevrage est dédramatisé, relativisé et il est désormais à leur portée. Pour autant tout n’est pas réglé mais les conditions sont réunies pour aborder les problèmes de fond et l’équipe est là qui a accompagné depuis le début le parcours du patient.

Le SAVA est un moment spécifique de la prise en charge qui « n’engage à rien » sinon vis-à-vis de soi-même, mais s’ouvre et s’intègre aux autres propositions de soin.
A la fin du sevrage la reprise d’alcool peut être rapide, le sevrage n’aura été qu’un intermède. Dans les autres cas une période d’abstinence plus ou moins longue est nécessaire avant d’envisager la réintroduction de l’alcool et un autre « modus bibendi * »

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Informations
Date de parution
2022
Source document
2PAO
Auteur(s)
Docteur Jacques Barsony, médecin généraliste. Président Association Passages – PRA 31. Auteur de « Lettre ouverte aux drogués et aux autres s’il en reste » – Ed JBZ