Synopsis de la bande à dessiner

RIEN.

L’histoire commence dans une forêt évidement sombre peuplée de singes et évolue vers la ville habitée par des humains (plus ou moins fous). Les traits du singe, sa tenue, tout évolue au fil de l’histoire. Il s’humanise.

Notre Héros s’appelle Rien, sa compagne s’appelle Douce, Le chaman est nommé vieux Machin, le buffle, Réal.

Il y a des passages plus écrits que d’autres (mots clés en italique).

L’insertion de la partie dessinée au texte n’est pas faite, il y a juste 2 propositions au début du texte.

Le départ (ou la chute)

Le singe est jeune sous la coupe des vieux et prisonnier de la forêt sombre alors il monte au sommet de l’arbre attiré par la lumière et voit de vastes étendues de paysages inconnus baignés de soleil.

Pour les atteindre, il doit descendre de l’arbre. Il a peur mais poussé par la curiosité et l’esprit d’aventure il descend de l’arbre. Il traverse la forêt sous les insultes des autres singes (traître, voyou) car il ne fait pas comme les autres. Il se nourrit d’épluchures, brave le danger malgré sa peur car il y a des animaux inconnus et des connus qui soudain vus du sol deviennent gigantesques (image de tête de buffle énorme qui le fixe). Il arrive enfin à la lisière de la forêt où il découvre un paysage inconnu, magnifique.

 

La rencontre (Sexe drogue et rock and roll)

Le singe a le trac mais il se lance, il se sent libre, il court, euphorique, il explore le monde inconnu, rencontre de petits animaux bizarres, hautes herbes, rivières, cascades etc.

Un jour il entend une clameur étrange, ce sont des singes chanteurs plus évolués qui se tiennent debout, ils sont polis, leur peau est lisse, dénuée de poil, ils font la fête. Il est fasciné.

Invité, on lui offre une boisson spéciale pour la fête à base de cactus, il fait le malin, joue de la trompette avec sa bouche ou avec un roseau, essaie de parler. Il est intrigué et séduit par la femelle à peau douce. Elle l’appelle : « viens ! ». Ne sachant pas parler, il répète « rien ».

Elle l’appellera Rien, il l’appellera Douce. Le lendemain matin il a changé (début d’humanisation), il se sent drôle (différent) mais en pleine forme, il se redresse complètement et dit « au boulot » il part debout droit devant lui en emmenant Douce.

 

La vie à deux

Le singe est amoureux, il a tous les courages. De plus, étant debout, les mains libres, il a toutes les possibilités : il peut porter des choses, bricoler, faire du feu… Douce lui apprend des mots et des choses il en invente d’autres. Il construit sa maison, des jouets, il pêche ou chasse etc.

C’est le roi du monde. Il n’a peur de rien.

 

La mort de Douce

Douce est tuée par un buffle. Il est choqué, il ne comprend pas, il n’a pas encore conscience de la mort, son monde s’écroule. Désespéré, hagard et détruit, il erre dans la savane. Il se nourrit de ce qui lui tombe sous la main et c’est ainsi qu’il tombe sur un champ de fleurs magnifiques qui produisent des fruits amers et parfumés, d’où suinte le suc : l’opium « aux senteurs d’excréments de hyènes et de magnolias piétinés » ces fruits ont un pouvoir magique, ils ressuscitent sa compagne (il ne sait pas que c’est seulement un rêve). C’est ainsi qu’il devient dépendant. Cependant, au bout de quelques temps, ses beaux rêves deviennent des cauchemars répétitifs dans lesquels il voit sa compagne mourir et lui combattre le buffle à coup de tête (il ne sait toujours pas que ce ne sont que des cauchemars). Il est physiquement mal en point, il ne peut plus quitter le champ de pavot, dépendant, il est malade dés qu’il s’en éloigne Prisonnier et désespéré, il tourne en rond dans le champ, n’ayant plus de solution.

 

Le chaman

C’est alors qu’un personnage bizarre apparaît dans son champ. C’est un chaman qui se livre à la cueillette des plantes médicinales sacrées. (Rien avait entendu parler d’un vieux fou entouré de mystère, personne ne connaissant son nom on l’appelait Le vieux Machin). Le chaman voit Rien et comprend de suite ce qui lui est arrivé. Il l’interpelle. Le chaman connaît les plantes médicinales, c’est le maître des drogues. Il sait ce que peut faire le pavot. Le chaman parle avec Rien qui raconte son histoire. Son chagrin et son obsession du buffle. Le chaman lui explique qu’il est intoxiqué. Les fleurs sont séduisantes et dangereuses. Il connaît bien ce buffle, il est invincible, il s’appelle Réal (la mort noire comme le nomment les MassaÏ). Demain je vais le combattre, dit-il, car c’est le destin des chamans.

 

Le combat

Le vieux Machin l’emmène dans sa cabane et prépare des potions pour le soigner. Il les donne à Rien qui est soulagé. Le lendemain le vieux Machin donne le signal du départ, il crie « On y va !» le doigt pointé vers la forêt. Sus à Réal. Le chaman torée le buffle (olé). Il frime un peu. Enfin le vieux rompt le combat et revient comme un dératé, complètement hilare (il est un peu fou) il tient quelque chose dans la main (ce sont des poils de buffle). Ils repartent comme ils étaient venus. « On dort maintenant. » Dit-il à peine arrivé à la cabane « demain on se lève tôt. » Il lui souffle dans le nez un nuage de fumée de sa composition et Rien s’endort. Sa nuit est paisible et reposante.

 

La cure

C’est le vieux qui le réveille « Debout on y va. » Le voyage pour gravir la montagne dure longtemps. Ils ne mangent rien, boivent l’eau des sources, Rien est exténué de chaleur de faim de fatigue, mais le vieux lui donne des tisanes et des feuilles à mâcher. Au sommet le paysage est fantastique, il embrasse toutes les plaines alentour, la forêt, les rivières, la minuscule cabane du chaman, le champ de pavot. Calme et sérénité Rien se sent bien pour la première fois depuis longtemps. La drogue est éliminée de son organisme.

 

L’exorcisme

La nuit venue ils font du feu et le vieux dit « Le moment est venu de s’occuper de ton esprit » Car la drogue est dans ta tête plus que dans ton corps tu crois t’en être débarrassé mais elle ne t’oubliera pas comme ça. Il sort d’une bourse de peau une touffe de poils du buffle qu’il disperse autour de lui en faisant un cercle magique autour de Rien et commence à danser jusqu’à entrer en transe. Le vieux a des visions, qu’il raconte, il voit des hommes et des femmes étranges (certaines ont la peau laiteuse et des lèvres roses, d’autres sont des femmes de chocolat, d’autres ont des yeux de chat et la peau couleur de banane) il voit aussi des pays (pays sans couleur ou le soleil est blanc et froid, où l’eau peut être dure comme la pierre ou voleter comme du coton, ou les oiseaux nagent mieux que des poissons. Des pays bleus et salés où les poissons volent comme des oiseaux, pays sans pays, où le ciel a submergé la terre. Des pays brûlants et où il n’y a rien entre le soleil ardent et le sable jaune) Rien est très curieux de ce que raconte le chaman. Il lui demande s’il a vu Douce. Le vieux est sans égards, il lui parle durement. Il dit que Douce est morte, que personne n’attaque un buffle à coup de tête, que seules les abeilles se nourrissent de fleurs et que le monde ne se limite pas à un champ. Rien marque le coup puis, au bout d’un moment, la curiosité l’emporte, il pose des questions.

Toute la nuit ils parlent. Rien ne sait rien mais veut tout savoir. Le matin ils attaquent la descente. Arrivés, ils prennent congé. Six jours sont passés.

« Tu n’as plus besoin de drogue, ton corps est guéri dit le chaman. Ton esprit personne ne le sait encore, on verra.

J’ai une chose bonne et une chose mauvaise à te dire. La chose bonne c’est que maintenant tu es libre. La chose mauvaise c’est que maintenant tu es libre.

Demain tu partiras. Le monde t’attend. Le monde qu’on peut toucher.

Ne dis à personne que je ne suis pas fou, ça ne sert à rien et ce n’est pas vrai. Et apportes moi une paire de poulets, j’ai faim ! »

 

Rien arrive en ville

Rien est sevré mais il lui reste à vivre. Il sait qu’il ne sait pas grand-chose et qu’il n’est pas guéri. Il est devenu prudent, il observe, étudie comme le lui a recommandé le chaman. Il est fragile perçoit avec acuité le monde réel, il travaille comme barman (il jongle avec les bouteilles, facile pour un ancien singe) rencontre des pauvres, des fous, des drogués. Il s’aperçoit que les hommes sont malheureux, ignorants et se droguent beaucoup. Il reconnaît les signes.

 

Renaissance, l’âge adulte

Mais Rien fait aussi au petit matin (après la fermeture du bar) des rencontres qui confirment les récits du chaman (un balayeur africain, une prostituée, un taxi chinois). Il rencontre un chien qu’il appelle Doucette. Il parle à Doucette des visions du chaman en transposant l’histoire pour chiens (ça te plaira !), il la rassure, lui dit de ne pas avoir peur. En fait, il se parle à lui, le désir revient, l’imagination se libère, il se sent adulte, responsable de Doucette. Il est devenu solide, prudent tout en étant prêt à prendre des risques, car à l’intérieur de lui il y a une statue de pierre que personne ne peut détruire (cette statue est faite de savoirs élémentaires et de convictions qu’il s’est lui-même forgé par l’observation l’expérience et la réflexion). Et cela suffit à le rendre heureux.

Il repart à l’aventure.

 

Fin.

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Informations
Auteur(s)
Docteur Jacques Barsony, médecin généraliste. Président Association Passages – PRA 31. Auteur de « Lettre ouverte aux drogués et aux autres s’il en reste » – Ed JBZ