Protoxyde d’azote non médical : comment en est-on arrivé là ?

Une histoire « classique »

C’est l’histoire, hélas aujourd’hui tragiquement banale, d’une jeune fille de 18 ans, qui se présente aux urgences car depuis quelques semaines sont apparus « des fourmillements et picotements dans les deux pieds ». Elle ne « sent plus ses pieds », elle ne « sent plus les pédales de sa voiture », elle a « des vertiges et ne trouve plus ses mots »; elle « voit les marches mais tombe, ses jambes ne répondent plus ».

Le diagnostic posé est celui d’une neuropathie périphérique sévère, avec un parcours de prise en charge qui sera long et une récupération incertaine. La cause de ce tableau c’est la consommation de protoxyde d’azote, unique substance qu’elle consomme, commencée il y a 18 mois par quelques ballons en milieu festif et ayant évolué jusqu’à 6 bonbonnes de 600g par jour depuis quelques mois. Les critères d’un trouble de l’usage sévère sont présents chez cette patiente: tolérance, quantité supérieure à ce qui était prévue, désir et tentatives infructueuses d’arrêt, temps passé important (consomme toute la journée), poursuite de la consommation malgré des conséquences sociales (isolement, impact sur son travail) et sur la santé, craving. En même temps que la prise en charge neurologique, il est indispensable de mettre en place un suivi addictologique, point clé pour pouvoir arrêter la consommation.

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Date de parution
2022
Source document
Addictovigilance