Fiche : NPS – Nouveaux produits de synthèse
Chimique, pas cher, mais sans garantie

Cannabinoïdes, cathinone, méthoxamine, etc… 222 nouvelles molécules sont apparues en France depuis l’apparition des premiers produits de synthèse.

Problématique

Cependant, ces nouveaux produits n’ont pas vraiment d’effets nouveaux, puisque l’on sait qu’en termes d’effets on tourne un peu en rond. Les NPS dont la structure chimique imite celle des drogues traditionnelles (cocaïne, amphétamine, cannabis, kétamine) tentent, avec plus ou moins de succès, d’en reproduire les effets. Les NPS sont faciles à fabriquer, ils sont trop nombreux pour être tous assez connus.

Ils ne sont donc pas tous interdits et leur toxicité n’est, pour beaucoup, pas encore documentée. Ils s’achètent sur des sites de vente en ligne (il y en avait une centaine en 2013) les usagers ne courent ainsi pas les risques inhérents à l’achat de drogues dans la rue.

Ceux qui les consomment sont surtout des usagers proches de l’espace festif, habitués à la consommation de produits psychoactifs, usagers de type geek.

Il y a aussi  des « consommateurs avertis », pionniers autant que chercheurs, qui font les choses « sérieusement ». Et bien sûr, tous les autres, au gré des opportunités, peu de toxicomanes traditionnels mais des jeunes en situation précaire à cause du prix peu élevé.

Documents

Fiche : Somnifères et tranquillisants
Les faux amis

Famille des benzodiazépines, ils sont largement prescrits, efficaces et bien tolérés. Ils sont anodins à dose thérapeutique et pendant de courtes durées.

Problématique

Cependant, ce ne sont pas des médicaments de confort, ils devraient être réservés aux anxiétés sévères, car une fois passé le moment de soulagement réel, de sommeil retrouvé, ils ont des effets secondaires, désagréables et biens connus, comme la difficulté à se réveiller, à « émerger ».

Ils ont aussi d’autres effets, peu connus et autrement plus sévères : état de marasme, découragement, dépression. Ces effets secondaires pénibles autant que sous-estimés incitent à consommer à nouveau, à reprendre une pilule.

Ainsi s’installe, à bas bruit, une habitude qui perdurera pendant des années, car même si le médicament n’a plus depuis longtemps l’effet recherché, on en est dépendant. Plus tard, ces somnifères et tranquillisants auront une responsabilité dans les troubles de la mémoire et les chutes des personnes âgées.

Mais pour le moment, nous n’en sommes pas là. Voyons plutôt ce qui se passe en cas d’abus et de mésusage, et là les effets sont beaucoup moins discrets.

Détournées de leur usage, mélangées à l’alcool, ou pris en grande quantité les benzodiazépines et apparentés ont, toutes classes confondues, le plus grand potentiel de dangerosité, plus grand même que celui des stupéfiants.

Elles sont responsables d’addictions sévères, de troubles majeurs du comportement (voir encadré 1), elles provoquent une dépendance forte et sont très difficiles à arrêter, même en milieu hospitalier. Le sevrage prend environ deux mois. L’arrêt brutal est exclu, il expose à un syndrome de sevrage (voir encadré 2) à des crises d’épilepsie voire un état de mal épileptique potentiellement létal.

Le prescripteur est pris en otage, il ne peut pas prescrire, ni ne pas prescrire. Dans les deux cas, il met son patient en danger. Il doit organiser le contrôle de la délivrance du médicament par un tiers (pharmacien, infirmière, famille) ou recourir à une hospitalisation, mais c’est plus facile à dire qu’à faire.

Productions de terrain

Documents

Réflexions sur les applications mobiles en addictologie

La pandémie de Covid-19 a été à l’origine d’une augmentation de la détresse psychique dans la population générale et a fortement modifié l’organisation des services de santé et l’accès aux soins. Si l’utilisation des outils numériques en santé était déjà en développement, cette période a mis en évidence leur intérêt et a favorisé leur utilisation. Cet article présente l’utilisation des applications mobiles dans le champ de l’addictologie, en matière d’intérêts cliniques et précliniques, de champ d’action et de preuves d’efficacité.

La pandémie de Covid-19 a amené les professionnels de santé à s’interroger sur l’utilisation des outils numériques dans leurs prises en charge, notamment en addictologie. En effet, l’organisation des services s’est trouvée modifiée, avec une diminution de l’accès aux soins et une augmentation du recours à la téléconsultation. Cette période a engendré des niveaux élevés de dépression et d’anxiété, ainsi qu’un fort isolement social.
Ces données semblent importantes compte tenu du lien entre les émotions négatives et les comportements addictifs. En effet, les émotions négatives, les comorbidités psychiatriques, l’isolement et l’ennui constituent des facteurs importants de risque de rechute.

Les consultations par téléphone ou la visioconférence ont alors particulièrement été mises en lumière dans la prise en charge de cette population, notamment parce qu’elles ont permis une forme de continuité des soins et facilité le partage d’informations.

Parmi les nouveaux outils numériques, les applications mobiles en santé représentent l’opportunité d’augmenter l’accessibilité aux soins en réduisant les disparités sociales et territoriales grâce à des moyens de communication asynchrones, permettant de franchir les obstacles de temps, d’horaires et de coûts de déplacement. 

Par ailleurs, le sentiment d’anonymat permis par les applications, leur accessibilité et leur faible coût peuvent se révéler intéressants pour cibler des populations habituellement peu représentées dans les services d’addictologie, telles que les jeunes usagers, en les sensibilisant aux comportements à risque et en augmentant leur engagement. 

En pratique clinique, les applications peuvent permettre une approche complémentaire aux interventions motivationnelles, comportementales et cognitives en favorisant l’engagement des patients, leur implication personnelle entre les séances et en promouvant leur autonomie au quotidien. Cela peut également représenter un outil intéressant en fin de suivi pour favoriser une sortie progressive des soins.

  • Efficacité et limites des applications en addictologie

Ces dernières années ont vu un développement exponentiel des applications mobiles de santé mentale. Actuellement, il existe plus de 300000 applications, mais seules 3 à 4 % ont fait l’objet d’une validation empirique.

En cause, l’aspect chronophage des études contrôlées randomisées qui peut freiner le processus de commercialisation. Parmi ces études, nombreuses sont celles qui obtiennent des résultats non significatifs.

Quelques-unes, ciblant davantage des applications sur le mésusage d’alcool et de tabac, montrent cependant des résultats significatifs sur l’amélioration de la symptomatologie addictive (consommation, craving, observance).

Les tailles d’effets rapportées restent cependant faibles avec des qualités méthodologiques critiquables (faible puissance statistique, facteurs de confusion entre les groupes, biais d’attribution). Sur le plan de la santé publique, ces résultats restent encourageants et représentent des pistes intéressantes pour agir davantage sur la mortalité et la morbidité associées aux consommations de substances. L’acceptabilité et les bénéfices identifiés des applications pourraient s’expliquer par la proactivité dans les soins et l’autonomie qu’elles encouragent chez les utilisateurs, en les amenant par exemple à rechercher du soutien social dans les moments critiques.

Elles sont également le plus souvent considérées comme faciles et pratiques d’utilisation par les usagers. Il semblerait par ailleurs que l’efficacité des applications sur les changements comportementaux dépende de la durée d’utilisation : les utilisateurs engagés pendant au moins 4 semaines présenteraient des changements plus importants.

Sur le plan de l’efficacité, les études existantes renforcent l’intérêt des applications dans le domaine de la santé, mais mettent en lumière la difficulté méthodologique de leurs validations.

Des études ciblant d’autres applications ou interventions numériques avec d’autres modalités de contrôle, notamment en tant qu’intervention complémentaire aux psychothérapies, pourraient se révéler  intéressantes. Le domaine de la santé mobile bénéficierait d’un plus grand consensus et d’une plus grande clarté concernant les attentes en matière d’efficacité ainsi que le rôle que ces applications peuvent  jouer dans les suivis cliniques.

Nous pensons que l’addictologie, et plus globalement la santé mentale, peuvent bénéficier des progrès dans les domaines des applications mobiles.

  • Intérêts et champs d’action des applications en addictologie

Les thèmes d’intervention des applications en addictologie sont variés : évaluations des consommations, contenus psychoéducatifs, aide à la prévention de la rechute et à la gestion du craving,  outils motivationnels, soutien social et de pairs, suivi personnalisé des progrès accomplis et  récompenses virtuelles.

Les applications les plus appréciées sont celles avec des fonctions multiples, gratuites et proposant une assistance en temps réel.

Mon Test Binge© est une application accessible sur iOS et Android développée par des psychologues de l’université Paris-Nanterre et l’hôpital universitaire Raymond-Poincaré (APHP). Elle délivre gratuitement une information brève sur 3 types de problématiques addictives : le binge-drinking, le binge-eating et le binge-watching.

Les utilisateurs sont confrontés à des situations à risque de comportements addictifs et se voient proposer des stratégies pour les surmonter, selon une approche motivationnelle, comportementale et cognitive. Sur le même modèle, l’application Kwit© propose une aide au sevrage tabagique et est déjà largement utilisée en France. Ces applications, comme d’autres, ont l’avantage de pouvoir évoluer avec le temps et d’intégrer de nouveaux contenus.

Si les applications ciblant la symptomatologie addictive sont pertinentes en addictologie, d’autres applications plus transversales peuvent s’avérer intéressantes pour la prévention de la rechute. En effet, certaines ciblent le développement d’habiletés connues pour être associées au bien-être. Les applications de relaxation et de méditation en sont un bon exemple.

L’application RespiRelax+©  propose par exemple une aide à la cohérence cardiaque associée à des visuels guidant le rythme de la respiration. D’autres applications, comme Petit Bambou©, portent plus particulièrement sur la méditation en pleine conscience en proposant des enregistrements aux thèmes et durées progressifs. Breath-Zen© est une application qui permet l’apprentissage et la pratique de la relaxation et de la méditation avec des programmes de durées variables.

Bien que ne ciblant pas directement la symptomatologie addictive, ces applications permettent de développer des compétences utiles pour améliorer la régulation émotionnelle.

Conclusion

Si l’utilisation des outils numériques en santé était déjà en développement, la période de Covid-19 a mis en évidence leur intérêt et a favorisé leur utilisation. Les outils devront s’adapter aux populations en fracture ou en difficulté avec Internet (populations plus âgées, en précarité). Ces outils devront faire l’objet de validations scientifiques quant à leur efficacité et leur utilité clinique.


Source : Le Courrier des Addictions • Vol. XXIV – n° 4 – 2022

L’utilisation des nouvelles technologies dans le champ des addictions

À l’occasion du symposium annuel de l’association Addiction Psychology Switzerland (APS) du 17 Juin 2022, plusieurs intervenants sont venus présenter les nouvelles modalités de prise en charge en addictologie.

Force est de constater que la pandémie du Covid-19 a obligé de nombreux professionnels à changer leur façon de concevoir la mise en place de thérapies afin d’assurer une continuité de prise en charge. C’est dans ce contexte que les travaux sur les apports numériques dans le traitement des addictions ont acquis un rôle primordial.

De nombreux professionnels se sont retrouvés à mener des consultations en vidéoconférence, avec pour certains de nombreux doutes quant à l’efficacité d’une telle thérapie. La principale inquiétude des professionnels étant l’alliance thérapeutique, qui paraît plus difficile à construire lorsqu’on est à distance des patients. Or, c’est un facteur important de réussite dans la prise en charge. Des études ont déjà montré que pour des patients présentant un trouble anxieux généralisé, la thérapie par vidéoconférence est aussi efficace qu’une thérapie en face à face.

Par ailleurs, les patients ont parfois plus de facilité à prendre rendez-vous avec des professionnels lorsque la consultation se déroule en visioconférence, ce qui est un bénéfice important de ces thérapies. Le champ de l’addictologie étant complexe, plusieurs paramètres sont à prendre en compte pour la thérapie en vidéoconférence, comme les enjeux légaux, les comorbidités et la motivation.
Les thérapies en face à face permettent également d’avoir des informations sur le patient, comme la présentation physique, qui sont plus difficiles à observer à distance.

Néanmoins, la  vidéoconférence permet de voir l’environnement dans lequel le patient vit et cela donne d’autres informations auxquelles on aurait plus difficilement accès. Une étude récente a pu mettre en
évidence que l’alliance thérapeutique en vidéoconférence ne différait pas statistiquement de l’alliance en thérapie en face à face pour des patients présentant une addiction à l’alcool. Il est important de noter que d’autres études doivent être menées dans le futur pour valider ces résultats.

Même si la psychothérapie par vidéoconférence est la plus proche du modèle de psychothérapie  conventionnelle, les nouvelles technologies sont également présentes dans le champ de l’addiction sous d’autres formes, comme des sites d’information, des groupes de soutien en ligne, des applications ou encore des chatbot. Ces supports sont, pour certains usagers, une première étape vers le soin, plus simple à réaliser que d’aller consulter dans un centre spécialisé.

Il est néanmoins important de proposer des outils basés sur des évidences scientifiques et de s’assurer que les ressources proposées ont été construites par des professionnels de santé. Des recherches récentes ont montré qu’utiliser ces nouvelles technologies au sein d’une thérapie était plus  efficace pour les patients qu’une thérapie seule. En effet, ces outils permettent de travailler d’autres aspects conjointement au travail réalisé durant les séances.

L’utilisation des nouvelles technologies peut même aller au-delà et être partie prenante de la prise en charge.

Des chercheurs belges ont récemment mis en place une expérimentation reposant sur la réalité virtuelle au sein d’un service de postcure s’occupant de patients présentant une addiction à l’alcool.

L’objectif de la réalité virtuelle est de pouvoir exposer les patients, de façon sécurisée et proche de la réalité, à des scénarios générant des craving.

Les scénarios sont variés comme le rayon alcool du supermarché, une soirée entre amis ou encore un casino. L’étude n’est pas encore publiée, néanmoins il semble intéressant d’investiguer par la suite les apports de tels outils dans des services dédiés à la prise en charge des addictions.

  • Conclusion

En conclusion, les nouvelles technologies font aujourd’hui partie de notre quotidien et il paraît important de mesurer leurs apports et leur efficacité dans le cadre d’une prise en charge thérapeutique. Ces outils peuvent servir de support aux patients, mais également permettre aux professionnels d’avoir une plus grande variété d’outils à leur disposition.

  • Quelques ressources pour les professionnels et les usagers

Source : Le Courrier des Addictions • Vol. XXIV – n° 4 – 2022

Le Dry January ou « Défi de janvier »

Le Dry January ou « Défi de janvier » est une campagne lancée en 2013 par l’organisation Alcohol Change UK. C’est aujourd’hui un mouvement international : chaque année pendant un mois, des millions de personnes font une pause dans leur consommation d’alcool au mois de janvier.

  • Des règles simples
  • Ne pas boire d’alcool à partir de votre heure de lever le 1er janvier et jusqu’à la fin du mois… et c’est tout !
  • Il n’y a pas de « bon point » si on ne boit pas ni de mauvais si on boit : c’est à chacun·e de faire un choix personnel avec ses propres objectifs et d’en constater les effets.
  • Mais si vous relevez le défi durant tout le mois, vous aurez des bénéfices nettement supérieurs. Le plus beau d’entre eux sera sans doute d’avoir trouvé du plaisir à sortir, dîner chez soi, se relaxer, voir ses proches… sans y associer l’alcool et ainsi repérer les verres qui ne correspondent pas à un choix délibéré mais plutôt à une routine.

Avec le Dry January, chaque année, des millions de personnes dans plusieurs pays font une pause dans leur consommation d’alcool.

Télécharger le flyer sur le site dryjanuary.fr

Télécharger les affiches sur le site dryjanuary.fr


Télécharger l’application TRY DRY

Une application pour vous aider à atteindre vos objectifs lorsque vous diminuez ou arrêtez vos consommations d’alcool.

Lire la suite de l’article sur le site dryjanuary.fr

Méthadone : les précautions à prendre pour éviter le surdosage – ANSM

Les signalements d’hospitalisations et de décès liés à un surdosage en méthadone chez les usagers de drogues continuant de progresser, nous rappelons les règles de bon usage de la méthadone qui permettent d’éviter ces surdosages.
Nous rappelons également l’intérêt d’avoir systématiquement avec soi un kit de naloxone prête à l’emploi. Administré rapidement, cet antidote permet de bloquer temporairement les effets d’une overdose à un opioïde tel que la méthadone, dans l’attente d’une prise en charge d’urgence par une structure médicale.

Chlorhydrate de méthadone APHP et Méthadone AP-HP sont les médicaments à base de méthadone indiqués dans le traitement de substitution des pharmacodépendances majeures aux opioïdes, dans le cadre d’une prise en charge médicale, sociale et psychologique chez les adultes et les adolescents de plus de 15 ans.

Leur utilisation croissante témoigne d’une amélioration de la prise en charge des usagers de drogues. Comme les autres traitements de substitution aux opioïdes, la méthadone contribue aussi à prévenir la transmission des infections virales (VIH, hépatite B et hépatite C).

Cependant, les risques connus et potentiellement mortels de surdosage et d’usage détourné associés à la méthadone ont conduit à mettre en place des conditions de prescription et de délivrance particulières pour les médicaments qui en contiennent, ainsi que des documents d’information destinés à réduire ces risques et une surveillance renforcée en addictovigilance par l’ANSM et son réseau (CEIP-A) depuis plus de 10 ans.

Le suivi national d’addictovigilance de la méthadone met en évidence une augmentation des hospitalisations et des décès liés à un surdosage en méthadone (3,4 décès pour 1000 usagers dans l’enquête DRAMES de 2020 vs 2,8 décès pour 1000 usagers dans celle de 2019).

  • Ces cas de surdosages sont notamment liés à un ou plusieurs facteurs :
  • Augmentation de l’usage détourné de la méthadone
  • Méconnaissance de la puissance pharmacologique de la méthadone ;
  • Méconnaissance de ses nombreuses interactions avec d’autres médicaments ;
  • Recours insuffisant à la naloxone, antidote pour le traitement d’urgence des surdosages.


Consultez l’enquête DRAMES 2020 (09/11/2022)


Résultats d’enquêtes pharmacodépendance-addictovigilance

Rapports des enquêtes de pharmacodépendance et addictovigilance réalisées au niveau national concernant les sujets suivants :

  • Soumission chimique

L’Agence a mis en place depuis le 1er juillet 2003, un dispositif d’observation prospectif et permanent pour recenser tous les cas enregistrés de soumission chimique avec identification et dosage des substances en cause.
Cette enquête annuelle permet d’identifier les substances en cause, de mieux définir les contextes des agressions, le modus operandi des agresseurs et d’évaluer les conséquences cliniques de la prise du produit.
Le réseau des CEIP-A est chargé de collecter ces cas, en collaboration avec les Centres Régionaux de Pharmacovigilance et les Centres antipoison, mais aussi avec les différents intervenants dans la prise en charge des victimes (les urgences médico-judiciaires, les urgences générales, les laboratoires de toxicologie hospitaliers, les services de police et de gendarmerie et le Ministère de la Justice).
Consultez les résultats d’enquêtes

  • ASOS (Antalgiques, Stupéfiants et Ordonnances Sécurisées)

Le système de recueil annuel ASOS collecte l’opinion de pharmaciens d’officine pendant une semaine sur la prescription d’antalgiques stupéfiants. Il vise également à :

  • décrire la population traitée par antalgiques stupéfiants
  • décrire les modalités d’utilisation des antalgiques stupéfiants
  • évaluer le respect des règles de prescription et comparer les données recueillies.

Ces informations sont recueillies auprès de pharmaciens d’officine par le réseau des CEIP-A.


Consultez les résultats d’enquêtes

  • DRAMES (Décès en Relation avec l’Abus de Médicaments Et de Substances)

L’enquête DRAMES, mise en place depuis 2005 , s’appuie sur le recueil annuel d’experts toxicologues analystes volontaires.
Elle permet :

  • de recueillir les cas de décès liés à l’usage abusif de substances psychoactives,
  • d’identifier les substances psychoactives impliquées (qu’il s’agisse de médicaments ou de drogues illicites), d’évaluer leur dangerosité
  • d’estimer l’évolution du nombre de ces décès.

Consultez les résultats d’enquêtes

  • DTA (Décès Toxiques par Antalgiques)

L’enquête DTA, mise en place depuis 2013, s’appuie sur le recueil annuel d’experts toxicologues analystes volontaires.
Elle permet :

  • de recueillir les cas de décès liés à l’usage de médicaments antalgiques
  • d’identifier les médicaments impliqués,
  • d’évaluer leur dangerosité
  • d’estimer l’évolution du nombre de ces décès.

Consultez les résultats d’enquêtes

  • OPEMA (Observation des Pharmacodépendances en Médecine Ambulatoire)

OPEMA est une enquête pharmacoépidémiologique nationale transversale conduite auprès d’un réseau de médecins généralistes recruté et animé par les CEIP-A.
Son objectif principal est de recueillir des informations sur :

  • les caractéristiques socio-démographiques,
  • les consommations de produits
  • l’état de santé des patients suivis en médecine de ville, usagers de substances actives illicites ou de médicaments détournés de leur usage thérapeutique ou sous traitement de substitution de la dépendance aux opiacés.

Cette enquête complète les dispositifs déjà existants, en particulier OPPIDUM.


Consultez les résultats d’enquêtes

  • OPPIDUM (Observation des Produits psychotropes Illicites ou Détournés de leur Utilisation Médicamenteuse)

OPPIDUM est une enquête annuelle de pharmacosurveillance et de veille sanitaire sur les substances psychoactives, réalisée auprès de différentes structures telles que les CSAPA, CAARUD, unités de soins en milieu carcéral, équipes hospitalières de liaison, de consultations ou d’hospitalisations.
Tous les sujets présentant une pharmacodépendance à une ou plusieurs substances ou qui sont sous traitement de substitution sont inclus.

Cette étude permet :

  • de surveiller l’évolution de la consommation de psychotropes
  • d’alerter les autorités sanitaires sur l’utilisation de nouveaux produits ou nouvelles voies d’administration ainsi que sur les associations potentiellement dangereuses.

Consultez les résultats d’enquêtes

  • OSIAP (Ordonnances Suspectes, Indicateur d’Abus Possible)

OSIAP est une enquête annuelle qui permet d’identifier les médicaments qui font l’objet d’une demande auprès des pharmaciens via un support de prescription faux, falsifié ou comportant des anomalies. Ce système est alimenté par les réseaux sentinelles de pharmaciens d’officine, animés localement par les CEIP-A et leurs centres correspondants.

Elle permet :

  • d’identifier les médicaments détournés à partir d’ordonnances falsifiées présentées en pharmacie d’officine
  • de déterminer le “palmarès” des médicaments les plus détournés aux niveaux régional et national par rapport aux chiffres de vente.

Consultez les résultats d’enquêtes

  • SINTES (Système d’Identification National des Toxiques et Substances)

Ce système est un des composants du dispositif TREND. (Dispositif français d’observation en continu des Tendances Récentes et Nouvelles Drogues mis en place par l’OFDT).
SINTES vise à apporter une meilleure connaissance du contenu toxicologique des drogues illicites à travers :

  • un volet observation (synthèse des données d’analyses toxicologiques des produits saisis, et mise en œuvre de recueils spécifiques auprès d’usagers)
  • et un volet veille (avec notamment l’analyse toxicologique de produits nouveaux ou à l’origine d’effets inattendus).

Consultez les résultats d’enquêtes

1000 premiers jours, là où tout commence – Colloque Addictions & Périnatalité – COREADD

« La promotion de la santé périnatale vise à construire des environnements favorables au développement en santé et réduire les inégalités sociales en santé. Agir sur l’ensemble des déterminants sociaux et individuels est au cœur de la stratégie de prévention dès la grossesse et dans les premières années de vie. »

Par Thierry CARDOSO, médecin de santé publique, responsable de l’Unité Périnatalité Petite Enfance de la Direction prévention et promotion de la santé de Santé publique France.

Plus d’information : www.coreadd.comwww.crag-na.com

COREADD
Podcast « Contre-Addictions » par la chanteuse Rose

« Les addictions, comment s’en sortir »

Je m’appelle Keren, Rose pour les non-intimes. Vous avez peut-être déjà entendu ma voix dans des chansons comme « La liste » ou lu mes mots dans des livres comme « Kérosène » (2019) ou plus récemment « Les Montagnes roses » (2022).

Avant même de savoir chanter ou écrire, j’étais dépendante, comme beaucoup d’entre nous. J’ai voulu comprendre comment fonctionnait le cercle vicieux de la dépendance, et pourquoi c’était si difficile d’en sortir. L’addiction à ses contradictions que la volonté ignore. Ce podcast est un récit d’expériences, un podcast pour les gens qui se donnent du mal pour aller bien. »

Keren Rose

Un podcast « pour les gens qui se donnent du mal pour aller bien »

Rose co-produit avec Double Monde Création, un podcast « pour les gens qui se donnent du mal pour aller bien ». Elle a été dépendante de produits. Elle a voulu comprendre comment fonctionne le cercle vicieux de la dépendance et pourquoi il est si difficile d’en sortir. Rose nous invite à écouter une belle série de témoignages de consommateurs et d’experts en addictologie.

Ecouter le Podcast

  • Tous les 15 jours,

Tous les quinze jours, Rose invite des addicts, ex-addicts, thérapeutes, artistes, auteurs ou entrepreneurs, pour discuter ensemble de la réalité de la maladie de la dépendance, dont elle a elle-même souffert. Au travers de discussions décomplexées, ces podcasts nous plongent au cœur de nos modes de fonctionnement. Dans chaque épisode, un invité partage sa relation à l’addiction. Chacun apporte son témoignage et nous raconte ouvertement son combat, passé ou présent, face à la dépendance.

  • Un partage d’expériences, de recherche de solutions propres à chacun

Ce podcast met en avant les partages d’expériences, de questionnements, de recherches de solutions propres à chacun. Il est question de dépendances, d’addictions sous toutes ses formes. Contre-addictions souhaite accompagner les auditeurs dans leur quête vers un changement profond. Dans les premiers épisodes, Rose reçoit Laurent Karila, psychiatre spécialisé dans l’addictologie, Joana Balavoine qui revient sur son combat contre la cocaïne ou encore l’autrice et comédienne Sarah Treille Stefani qui nous parle de ses troubles du comportement alimentaires.

  • Le point de vue scientifique et médical

D’un point de vue scientifique et médical, les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères.

La notion d’addiction est complexe. De nombreux travaux issus de domaines très différents (médical, psychologique, sociologique, …) existent pour essayer de comprendre les mécanismes. Il est difficile de définir simplement l’addiction, cependant on peut évoquer :

  • un craving, faisant référence à une dépendance psychique. Il s’agit d’une recherche compulsive de la substance, contre la raison et la volonté. C’est l’expression d’un besoin majeur et incontrôlable que l’on pourrait traduire familièrement par « j’en crève d’envie ».
  • une perte de contrôle sur sa consommation (tabac, alcool, héroïne, oxycodone, …) ou sur ses pratiques (jeux d’argent, réseaux sociaux, …). Le produit ou la pratique prend alors de plus en plus de place dans le quotidien de la personne jusqu’à envahir complètement sa vie personnelle et professionnelle

Du fait des rechutes faisant partie intégrante de la pathologie, l’addiction est souvent associée à une faible estime de soi, une perte de confiance en ses capacités d’arrêter, se traduisant souvent par une forte culpabilité. Un des premiers objectifs des thérapeutes est de créer un espace bienveillant et empathique pour mettre des mots sur leur souffrance. Développer leur confiance en eux est un enjeu important pour le professionnel et une condition nécessaire au changement de comportement.

  • Dépendance ou trouble de l’usage ?

La notion de dépendance à une substance est remplacée depuis 2013 par la notion de trouble de l’usage d’une substance.

La dépendance était définie dans le DSM IV comme une tolérance accrue, une consommation compulsive, une perte de contrôle et un usage continu malgré des problèmes physiques et psychologiques causés ou exacerbés par la substance. La dépendance est le stade avancé après une consommation à risque et une consommation nocive.

La notion de trouble de l’usage dans le DSM V garde les critères du DSM IV de la dépendance mais englobe en plus l’ensemble des usages problématiques (usage à risque, nocif et dépendance). La notion de craving a été ajoutée. Il existe ainsi un risque de trouble de l’usage faible, modéré ou sévère.

  • 🎬 Pour aller plus loin

  • Sources

COREADD ;Addict’Aide ; Double Monde ; MILDECA ; frcneurodon

Les pratiques professionnelles dans le champ de l’addictologie

Contexte

Entre 2019 et 2021, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) a mené une enquête qualitative sur les pratiques des professionnels en addictologie.

Historique

Les pratiques des professionnels en addictologie sont peu explorées par la littérature. Quelques travaux renseignent les principales évolutions du champ, d’autres mesurent des prévalences d’usage, les déterminants et les conséquences des consommations. Les textes réglementaires cadrent les pratiques, des guides professionnels ou de recommandations formulent des bonnes pratiques, mais la matérialité des pratiques a rarement été observée, décrite et analysée.

Partenariats

L’enquête a été réalisée, au sein de l’unité Focus, par l’OFDT qui en a assuré le financement et la coordination.

Objectifs

L’OFDT a souhaité contribuer empiriquement à l’éclairage des pratiques professionnelles en addictologie à partir d’une enquête menée dans plusieurs structures. Trois dispositifs du champ ont été ciblés : les Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), les Consultations jeunes consommateurs (CJC) et les Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogue (CAARUD).
L’enquête vise à caractériser la professionnalité des intervenants (ensemble de savoirs et de savoir-faire propres aux professionnels de l’addictologie, place et forme du travail émotionnel dans l’activité), et les dynamiques professionnelles internes (effets des trajectoires, des conditions d’exercice, étendue du domaine d’expertise revendiqué, représentations communes du « métier »).

Méthodologie

Le choix a été d’investiguer en profondeur quatre structures différentes, sélectionnées pour leur mode de gestion, leur taille et leur implantation géographique : un CSAPA hospitalier comptant plus de 20 intervenants en équivalents temps plein (ETP) et un CAARUD associatif (plus de 20 ETP), situés dans deux grandes agglomérations ; un CSAPA et un CAARUD associatifs (de 6 et 5 ETP environ) situés dans deux villes de taille moyenne.
Le dispositif d’enquête mis en place repose sur la complémentarité des méthodes qualitatives : un premier temps d’observation directe et de suivi des intervenants a permis de décrire les activités conduites ; une deuxième phase d’entretiens individuels et collectifs avec les professionnels avait pour objectif de questionner les fondements des pratiques (parcours professionnel, formation, outils mobilisés, conception de l’accompagnement…) et les dynamiques d’équipe. Deux CJC ont été inclues à l’enquête (dont une rattachée à un des CSAPA) et un entretien collectif réunissant sept professionnels employés dans cinq structures différentes.
Au total, 65 professionnels ont été interrogés dans le cadre d’entretiens individuels approfondis, la grande majorité ayant été auparavant suivis dans le cadre des observations in situ. Près de 200 heures d’observation cumulées ont été réalisées.

Résultats


Lire l’article sur le site de l’ofdt


Voir les résultats de l’étude

Sources

Milhet M., Protais C., Díaz Gómez C., Guilbaud F. (2022) Les pratiques professionnelles dans le champ de l’addictologie.
Tendances, OFDT, n° 150, 8 p.