Fiche : Le SAAD : Sevrage Alcool A Domicile

Le sevrage a d’autant plus de chance de réussir qu’il y a une motivation importante, une échéance précise (obtenir la garde d’un enfant, situation de crise dans le couple, récupérer permis de conduire, se loger, faire un traitement médical, faire une post cure, etc..) et que par le passé on a déjà réussi seul un sevrage. Et n’oubliez pas : c’est avant qu’il faut penser à l’après.

 

C’est-à-dire à la maison seul ou avec un accompagnement médical et infirmier quotidien. Le sevrage est simple et court : il ne dure que 7 jours, il est indolore. C’est vous qui décidez de la date de début et vous pouvez l’interrompre quand vous voulez. Pendant ces 7 jours vous pourrez avoir des activités simples mais ni conduire, ni travailler. La prise de traitement de substitution aux opiacés (méthadone, buprénorphine) n’est pas une contrindication. La consommation de cocaïne doit être suspendue avant et pendant le sevrage alcool.

 

Si votre état de santé est mauvais, si vous êtes psychologiquement trop instable, très isolé ou en situation de grande précarité ou si vous êtes très dépendant de l’alcool, mais aussi de médicaments (tranquillisants et somnifères) ou stupéfiants, et aussi en cas de grossesse. Dans ces cas le sevrage doit être fait en hospitalisation.

DÉROULEMENT DU SEVRAGE

  • Disponible au téléphone pendant toute la durée du sevrage.
  • Prescrit une prise de sang et fait un examen général : Vous décidez ensemble de la date du début et des dispositions diverses.
  • Prescrit une ordonnance pour la pharmacie.
  • Prescrit l’arrêt de travail.
  • Disponible au téléphone pendant toute la durée du sevrage
  • Surveille 2 fois par jour pendant 3 jours, puis une fois par jour les quatre jours suivants les signes de sevrage (pouls, tension, tremblement, sueurs, vomissement, anxiété, insomnie) et l’effet des médicaments (somnolence, confusion). Surveille l’hydratation.
  • Délivre quotidiennement le nombre de comprimés nécessaire et adapte le traitement selon les consignes ou après appel du médecin.
  • Procède à une réévaluation médicale téléphonique systématique le 2ème jour.

ARRÊT DU SEVRAGE

Le sevrage peut être interrompu à tout moment parce qu’il est mal supporté ou en cas d’urgence (appeler le 15). Attention : la sensibilité à l’alcool a changé et l’effet des médicaments peut durer longtemps, la reprise de boissons alcoolisées doit être progressive et distante de quelques heures de la dernière prise médicamenteuse.

ORDONNANCES & PRESCRIPTIONS

NFS, Pq, TP, NA K Cl CA, Créat, Glycémie, TGO, TGP, Ggt, Bilirubinémie. (+/- Sérologies HB HC VIH )

Vit B1 ( cp ou IM) et boisson 1,5 à 2l/j Valium* (Diazepam)10 mg : selon les patients de 3cp (rarement ) à 5 ou 6 cp le 1° jour diminuer jusqu’à 0 cp en 7 jours Seresta*( Oxazepam) 10 mg ou Seresta 50 mg (si Pb hépatique) 50 mg de Seresta*= 20mg Valium*

Surveillance signes de sevrage ou de surdosage thérapeutique. – C – Contrôle quotidien des prises médicamenteuses et de l’hydratation – Réévaluation médicale téléphonique systématique au 2° jour puis selon évolution

SCORE DE CUSHMAN

Outil d’évaluation des signes de sevrage

Le calcul du score de Cushman consiste à additionner les points obtenus par items.

calcul des points

0

1

2

3

Fréquence cardiaque

<80

80 à 100

100 à 120

>120

PAS 18-30 ans *

<125

126 à 135

136 à 145

>145

Agitation

0

discrète

généralisée mais contrôlable

généralisée non contrôlable

Tremblements

0

mains en extension

membre supérieur

généralisés

Sueurs

0

paumes

paumes et front

généralisées

Troubles sensoriels

0

Phonophobie, Photophobie, Prurit

hallucinations critiquées

hallucinations non critiquées

* PAS ajouter 10 points par tranche d’âge

Résultats / Scores

Score < 5

Sevrage simple : poursuite du traitement dégressif

Score entre 5 et 7

Adaptation du traitement : Augmenter ou ne plus diminuer

Score > 10

Hospitalisation ?

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