Fiche : Cocaïne et crack
Amphétamines, Ecstasy et Khat
(Famille des stimulants)

La cocaïne se sniffe et s’injecte mais ne peut se fumer que sous forme de crack, elle a un effet rapide mais peu durable.

Pendant une heure ou deux on est infatigable, invulnérable, intelligent, ultra lucide et bien sûr euphorique et puis on redescend aussi haut tôt qu’on est monté, on est nul, on est triste, profondément déprimé, il faut recommencer.

La cocaïne est, aujourd’hui beaucoup plus consommée que l’héroïne (quatre fois plus).

La cocaïne

La cocaïne n’est plus une drogue « réservée », sa consommation s’est démocratisée, multipliée par quatre en vingt ans, elle est en seconde position après le cannabis, bien devant l’héroïne. Complètement banalisée, elle est présente sans complexe sur l’espace public, c’est la « drogue de l’apéro » de l’homme actif. Une drogue bien dans son temps. Performante. Mais pour certains, ça s’emballe et ils ne maîtrisent plus rien. Ils perdent tout, se retrouvent seuls, à la rue, ratiboisés, ils n’y croient pas : “je n’avais pas le profil pour ça”.

Mais c’est surtout sous forme de crack que la cocaïne  « peut faire en 3 mois les dégâts que l’héroïne fait en 3 ans ! » Le Crack présent au début seulement dans les DOM et la région parisienne est aujourd’hui en voie d’extension dans le reste du pays, sous une forme discrète, cocaïne basée ou free-base.

Il y a aussi des émigrés des opiacés qui sont passés à la cocaïne, et comme pour l’héroïne, des poly-usagers qui consomment de la cocaïne, de l’héroïne, d’autre drogues à l’occasion, de l’alcool, et des médicaments de substitution qui servent de monnaie d’échange pour se procurer de la cocaïne ou de moyen pour adoucir « l’atterrissage » après des périodes d’intense consommation. Ce sont souvent des patients suivis sous traitement de substitution qui disparaissent un temps et reviennent consulter très amaigris et pleins de bonnes intentions reprendre leur traitement de méthadone ou de buprénorphine

Le crack

Le crack est de la cocaïne « basée » (avec de l’ammoniaque ou du bicarbonate). Il s’injecte, il est surtout fumé.

Il a les mêmes effets que la cocaïne en plus puissant et plus rapide, c’est de la cocaïne concentrée qui se fume (pipe à crack), mais son action est très brève, 10 minutes seulement.

A ce rythme-là on s’épuise vite, on maigrit à vue d’œil et comme le crack n’est pas donné, les finances aussi sont épuisées. Heureusement, il n’y a pas de dépendance physique on peut aller se mettre au vert, tout arrêter.

La dépendance à la cocaïne et au crack à la différence de la dépendance aux opiacés est discontinue, faite de période de consommation (plus ou moins longues) et de périodes d’arrêt (plus ou moins courtes).

Les « rechutes » sont dues à l’envie « irrésistible » de consommer : le craving. Le craving est directement lié à la rapidité de la montée et de la descente du produit dans l’organisme (effet montagne russ) il est assez spécifique des stimulants au premier rang desquels le crack.

Les conséquences sur la santé

Les effets physiques de la cocaïne peuvent être graves et survenir quelle que soit la dose et la durée de l’intoxication. Ils sont liés à l’augmentation de la tension artérielle, la vasoconstriction, et l’accélération du rythme cardiaque. Il peut y avoir des complications neurologiques (AVC, convulsions) cardiaques (infarctus) et pulmonaires chez les fumeurs de crack. Les lésions de la cloison nasale sont systématiques chez les sniffeurs avec le risque de contamination (hépatite VIH). L’état général se dégrade vite, l’amaigrissement est souvent spectaculaire.

Sur le plan psychique, dans les heures qui suivent la prise de cocaïne, il peut y avoir des effets aigus d’allure psychotique : délire paranoïaque, hallucinations auditive et visuelle, agitation, recherche compulsive de produit.

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