Arrêter seul ou être accompagné par un professionnel ?
Arrêter de fumer seul
On l’entend souvent : ce qui compte dans l’arrêt du tabac, c’est la volonté. Il est vrai que la plupart des fumeurs arrêtent sans l’aide de professionnels de santé, en diminuant progressivement le nombre de cigarettes fumées par jour ou d’un coup. Au besoin, ils utilisent des traitements de substituts nicotiniques en vente libre à la pharmacie.
Arrêter de fumer en groupe
Groupes d’entraide en ligne, #MoisSansTabac … arrêter de fumer en groupe peut être très bénéfique. Les groupes d’ex-fumeurs, présents en particulier sur Facebook permettent d’échanger des ressentis, de poser des questions, de recevoir des conseils…
Être aidé par un professionnel
Être accompagné par un professionnel de santé dans son arrêt du tabac, c’est 70% de chances en plus de réussir son sevrage (source : https://www.tabac-info-service.fr/j-arrete-de-fumer/j-arrete-seul-ou-accompagne). Qu’il s’agisse de votre médecin traitant, d’un tabacologue ou de tout autre professionnel de santé, ces professionnels sauront vous conseiller des méthodes adaptées à votre tabagisme.
Quelles méthodes pour arrêter de fumer ?
Les substituts nicotiniques
Ces substituts, remboursés par la Sécurité sociale, peuvent être prescrits dans le cadre d’un arrêt immédiat, pour réduire la consommation de cigarettes en vue d’un arrêt ultérieur, dans le cadre d’une impossibilité temporaire de fumer (voyage, hospitalisation etc). Ils peuvent être utilisés dès l’âge de 15ans et sont remboursés sans limitation de durée ni de posologie.
S’ils sont contre-indiqués pour les non-fumeurs ou en cas d’allergie ou d’hypersensibilité aux composants, ils sont recommandés chez les patients coronariens fumeurs, chez les femmes enceintes en cas de poursuite du tabagisme. Ils peuvent également être utilisés par les femmes allaitantes.
Fonctionnement des substituts nicotiniques.
Comme expliqué dans le graphique ci-contre, les substituts ne permettent pas une arrivée de nicotine au cerveau aussi rapide qu’une cigarette. Les substituts nicotiniques contribuent en plus à une diminution de l’activité des récepteurs nicotiniques qui se déshabituent
et petit à petit entrainent une diminution de l’envie de fumer.
Cette nicotine médicale est également absorbée beaucoup plus lentement et ne produit pas les effets addictifs de la nicotine fumée : c’est pour cela que les envies de fumer peuvent persister ! Elles sont toutefois fortement atténuées.
Quelles formes prennent les substituts nicotiniques ?
La cigarette électronique ou vapoteuse
Prisée par celles et ceux pour qui la gestuelle est importante, la vapoteuse permet de réduire les risques pour la santé tout en gérant son taux de nicotine. Elles sont également appréciées et utilisées, car elles provoquent le « Throat hit » : une sensation connue et recherchée par les fumeurs.
Elles ne contiennent pas de tabac mais de l’eau, de la glycérine végétale, du propylène glycol, des substances aromatisantes, des solvants, de l’alcool et de la nicotine (bien que certains liquides n’en contiennent pas !) Les dosages sont variables (0, 3, 6, 9, 12, 18, 20 mg/mL) et permettent de doser son apport en nicotine. Les liquides vendus en France sont contrôlés par la certification AFNOR.
Les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC)
« Thérapie brève qui vise à remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalité. »
Ce sont des thérapies psychologiques qui aident les personnes à modifier et à adapter un comportement ou un système de pensées. Elles agissent à la fois sur l’aspect cognitif qui peut être résumé par la lutte entre la volonté de la personne et l’effet pharmacologique du tabac sur son cerveau. Les TCC jouent aussi sur l’aspect comportemental : toutes les actions fréquentes du fumeur dans son quotidien.
Ces thérapies fonctionnent selon trois principes :
- Un comportement renforcé est un comportement qui va se maintenir : si une personne fume quand elle se sent stressée, son comportement tabagique augmentera probablement dans les situations stressantes ;
- Un apprentissage souvent répété ne peut se désapprendre : il faudra alors aider le fumeur à mettre en place un nouveau comportement et donc à modifier ses habitudes.
- Un tel changement ne peut s’établir qu’avec une forte motivation : à la fois de la part du fumeur, mais également de son entourage
Concrètement, il s’agit d’apprendre et de mettre en place des stratégies d’évitement ou de remplacement du geste de fumer.
Les traitements médicamenteux (autres que les traitements substitutifs nicotiniques)
Dans certains cas, si le fumeur n’arrive pas à arrêter avec des substituts nicotiniques, un médecin peut prescrire des traitements médicamenteux. Une surveillance médicale est alors nécessaire pour en vérifier l’efficacité et surveiller l’apparition d’éventuels effets secondaires.
Ces traitements sont le bupropion qui n’est pas remboursé par la Sécurité sociale et surtout la varénicline (actuellement non disponible en raison d’un problème de production).
D’autres méthodes peuvent fonctionner comme l’hypnose, l’acuponcture, la sophrologie, les plantes, l’homéopathie, le magnétisme… elles ne sont pas validées scientifiquement mais peuvent vous aider en complément de stratégies validées. Mais attention aux arnaques qui vendent du miracle à prix d’or !
Sources
Recommandation de bonne pratique « Arrêt de la consommation de tabac : du dépistage individuel au maintien de l’abstinence en premier recours », HAS, 2014.
https://www.tabac-info-service.fr/j-arrete-de-fumer/j-arrete-seul-ou-accompagne
Cochrane Database of Systematic Reviews 2012 : «Behavioural interventions as adjuncts to pharmacotherapy for smoking cessation».
Addictive Behaviors 2013 : «Behavioural therapy for smoking cessation: The effectiveness of different intervention types for disadvantaged and affluent smokers».
“ Traiter l’addiction au tabac avec les TCC”. Guichenez Philippe, Dunod 2017.